Homme d'affaires inspectant un extincteur rouge dans un bureau moderne

Extincteur obligatoire : choisir le bon type pour la sécurité incendie

16 novembre 2025

Un décret ne claque pas toujours comme un coup de tonnerre. Pourtant, la nouvelle réglementation sur les extincteurs, appliquée dès le 1er janvier 2025, impose un virage à tous les établissements recevant du public (ERP), sans distinction de taille ni de mission. Plus question de demi-mesure : chaque espace partagé devra s’aligner sur des exigences strictes, du petit commerce à la grande salle municipale, en passant par l’association du coin ou le lieu de culte.

La réglementation affine le périmètre de la sécurité incendie et redistribue les cartes, en s’adressant autant aux grandes structures qu’aux espaces plus confidentiels. Les obligations s’élargissent : chaque zone accessible à la clientèle ou au public devra disposer d’au moins un extincteur, dont le type sera choisi selon les risques identifiés. L’ère du matériel standardisé touche à sa fin. L’eau pulvérisée ou la poudre ABC deviennent le socle, à ajuster selon les matériaux présents sur les lieux. Désormais, même les surfaces inférieures à 50 m², longtemps exemptées, basculent dans le champ d’application dès lors qu’une activité à risque le justifie.

Autre évolution notable : la maintenance ne se contente plus d’un simple passage annuel. Un professionnel agréé devra valider l’état de chaque extincteur, contrôler l’accès, vérifier la signalétique et la facilité d’utilisation, sous peine de sanctions administratives. La conformité, pour les ERP, ne se limite plus à la présence d’un appareil : le choix précis du modèle, selon les normes en cours, devient une obligation à part entière.

Pour clarifier les responsabilités, chaque établissement devra afficher un tableau de synthèse, indiquant le type d’extincteur, la date du dernier contrôle et la classe de feu concernée. Ce nouveau cadre transforme la sécurité incendie en démarche globale, où l’équipement ne suffit plus : la prévention et l’adaptation sur mesure deviennent la règle.


La sécurité incendie en entreprise s’appuie sur une organisation sans faille. Installer des extincteurs adaptés n’est plus une option ni un automatisme. Il s’agit de répondre précisément aux risques liés à l’activité, à la superficie et à la présence d’installations électriques ou de matériaux inflammables.

Un dispositif réglementé

Voici les points à surveiller pour être en règle et garantir la protection des locaux :

  • Un extincteur portatif doit couvrir chaque tranche de 200 m², avec au moins un appareil par étage.
  • À proximité des tableaux électriques ou dans les zones à risque, il faut privilégier des extincteurs spécifiques.
  • Une signalétique explicite doit rendre chaque appareil immédiatement repérable et accessible.

Ce dispositif ne s’arrête pas à l’installation initiale. La maintenance annuelle, confiée à un technicien certifié, devient impérative. Pression, état général, accès : tout est passé au crible, car la moindre défaillance expose à des sanctions, mais surtout compromet la sécurité des occupants.

Le registre de sécurité doit rester à jour en permanence. Il mentionne chaque contrôle, la nature des extincteurs, la date des interventions. Ce document officiel, présenté lors des inspections, incarne l’engagement de l’entreprise à maintenir des équipements fiables et visibles dans toutes les circonstances.


Comment reconnaître et choisir le type d’extincteur adapté à chaque situation

La diversité des extincteurs répond à la variété des menaces présentes dans un environnement professionnel. Chaque classe de feu nécessite une solution ciblée. Avant de sélectionner un appareil, il faut tenir compte de la configuration des lieux, des matériaux et des installations électriques.

Repérer les types de feux

Pour bien choisir, il est utile de connaître les différentes classes de feu et les extincteurs qui leur correspondent :

  • Classe A : Pour les matières solides comme le bois, le papier ou les textiles, l’extincteur à eau pulvérisée ou à eau avec additif s’impose.
  • Classe B : Face aux liquides inflammables ou solides liquéfiables (solvants, hydrocarbures), privilégiez la poudre ABC ou le CO2.
  • Classe C : Les gaz inflammables requièrent l’usage d’un extincteur à poudre.
  • Classe D : Les métaux (aluminium, magnésium) ne se maîtrisent qu’avec une poudre spécifique.
  • Feux électriques : Seul le CO2 permet d’éteindre un feu sans risque pour les équipements électriques.

Dans un atelier industriel, la polyvalence de la poudre ABC fait la différence. Dans un bureau, l’eau pulvérisée séduit pour sa simplicité et son absence de résidus. Quant aux ERP, tout dépend de l’usage des espaces : salle informatique, cuisine ou atelier, chaque zone exige une protection spécifique.

La capacité de l’appareil entre aussi en jeu. Un extincteur de 6 litres ou 6 kg suffit pour une pièce standard ; les environnements plus sensibles préfèrent multiplier les points d’accès pour permettre une intervention rapide. La signalétique, toujours visible, précise le type d’extincteur pour orienter le geste en cas d’urgence.


Jeune femme en uniforme montrant l


Des conseils pratiques pour une sécurité incendie sans fausse note

Inspection et maintenance : la vigilance du quotidien

Entretenir une protection efficace réclame une attention régulière. Il est judicieux de prévoir un contrôle mensuel des extincteurs portatifs : accessibilité, pression, état du manomètre, clarté de la signalétique. Chaque détail renforce la réactivité en cas de besoin. Installez-les à portée de main, à une hauteur adaptée, loin des sources de chaleur.

La maintenance annuelle, confiée à un professionnel habilité, reste incontournable. Chaque intervention doit être consignée dans le registre de sécurité, preuve de la conformité du dispositif.

Formation et gestes maîtrisés

La technologie la plus pointue ne compense pas l’absence de formation. Organisez régulièrement des sessions de sensibilisation à l’utilisation des extincteurs. Familiarisez chaque membre de l’équipe avec les différents modèles et leur usage. Désignez des référents sécurité, aptes à réagir vite et efficacement. La signalétique, claire et normalisée, oriente chacun vers l’extincteur adéquat dès les premiers instants.

Pour renforcer la sécurité, voici quelques réflexes à adopter :

  • Contrôler la date limite d’utilisation de chaque appareil.
  • Veiller à ce qu’aucun obstacle ne bloque l’accès aux extincteurs.
  • Mettre à jour le plan d’évacuation à chaque aménagement des locaux.

La maintenance ne s’arrête pas aux aspects techniques. Elle s’inscrit dans une culture partagée de la sécurité, qui s’entretient au fil des jours. Les évolutions réglementaires, toujours plus précises, rappellent l’enjeu : renforcer la protection collective, pour que la vigilance ne soit jamais prise en défaut.

La sécurité incendie ne se réduit pas à la pose d’un extincteur : c’est une discipline quotidienne, où la préparation vaut mille excuses. L’avenir appartient à ceux qui transforment chaque obligation en réflexe. Qui s’en souviendra le moment venu ?

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